Chapitre 7

Le fabuleux voyage des 2 princes amoureux

Les princes entamèrent leur périple en quête de la plante légendaire capable de sortir le royaume de sa pétrification. Un long voyage les attendait pour se rendre dans les contrées du bout du monde, là où se cache le remède miracle. 

Cela fait déjà quelques jours que les princes ont quitté leur royaume à bord de leur dirigeable. Le climat doux et les landes fertiles font place à des contrées automnales et à un froid cinglant.

La course du dirigeable se termina sur le littoral ouest des terres glacées. Ils firent escale dans la grande cité des Vents Couverts afin d’embarquer dans leur prochain vaisseau qui les conduira jusqu’aux îles du Confins du Monde. Ils ont pensé à tout pour leur long périple mais les provisions commencèrent déjà à manquer. Les princes partirent alors en quête de nourriture afin de renflouer leur stock. Au bout de plusieurs heures à arpenter les dédales de la forêt, les princes aperçurent un monolithe métallique étrange, renfermant des vivres, planté au beau milieu d’une clairière. Les princes s’en approchèrent lentement en prenant garde de ne pas tomber dans un piège. Arrivés devant, les princes découvrirent que la nourriture présente juste sous leurs yeux était protégée par un champ magique les empêchant de se servir. Une inscription dans une langue inconnue gravée sur la paroi mettait en garde les vagabonds trop curieux :

« Insert dollar coins only »

Les princes tentèrent pendant de longues minutes de briser le sortilège, en vain. Ils passèrent leur chemin, quelque peu frustré, en espérant que des vendeurs itinérants feront route avec eux à bord du vaisseau.

 

La nuit est tombée sur Vents Couverts, bientôt les princes vont embarquer pour leur long voyage au-dessus de la Grande Mer. Ils se rendirent à l’embarcadère de la ville à la recherche de leur vaisseau capable de traverser les océans. Arrivés au port plongé dans la nuit noire, les princes découvrirent émerveillés des créatures ailées gigantesques en plein balai aérien, plongeant en piqué dans la mer et remontant à la surface en tournoyant, faisant étinceler leurs écailles à la lueur des réverbères longeant le front de mer. Un des serpents géants entama une manœuvre pour atterrir sur le parvis du port, ses ailes se replièrent le long de son corps et la créature se coucha délicatement le long d’un escalier. Solidement harnachée sur le dos du serpent, une nacelle attendait les deux voyageurs. Les princes montèrent dans l’étroite cabine, accueillis par l’équipage, qui après les avoir installés le plus confortablement possible, leurs présentèrent quelques consignes de sécurité à respecter durant la traversée.

Les mises en garde prodiguées, le serpent géant se prépara à s’élancer dans les airs. Il déploya ses ailes argentées et s’élança d’un bond au-dessus de la mer en battant ses ailes formant des trombes d’eau sur la surface des eaux tranquilles du port. En quelques secondes, le serpent ailé fendait les nuages de la haute atmosphère à la recherche de courant aérien plus favorable à la longue traversée qui l’attendait. Après un frugale repas servi par l’équipage, les princes, exténués, s’endormirent, bercés par les battements d’ailes de leur vaisseau.

Les princes furent réveillés par la douce lumière de l’aurore, encore engourdis et courbaturés par les conditions de voyage spartiates. Ils constatèrent que le climat avait radicalement changé, après la bise glacée de Vents Couverts, les voilà enveloppés par une chaleur humide presque étouffante. Un rapide coup d’œil à travers la nacelle leur indiquait qu’ils approchaient des Îles des Confins du Monde : des chapelets de plages émergées d’un blanc étincelant sculptant une mer turquoise, des oiseaux exotiques escortant leur vaisseau, et au loin, une étrange montagne verte creusée de l’intérieur qui semblait avoir surgit du fond des eaux les attendait. Le serpent géant entama sa descente au pied de la montagne, les princes aperçurent les premiers signes d’une civilisation : de frêles habitations en bois posées le long de plages de sable blanc, un long sentier serpentant autour de la montagne, et d’innombrables esquifs encrés sur les rivages. Après quelques battements d’ailes resserrés, leur vaisseau se posa sur une étroite péninsule de terre, chahutant l’équilibre de la nacelle. Les princes chargés de leurs baluchons, posèrent le pied sur les terres les plus reculées de leur lointain royaume. Ils contemplèrent émerveillés la beauté de ces îles légendaires, animées par le clapotis des vagues des lagons et le chant mélodieux des oiseaux nichés sur la montagne, et sentirent monter jusqu’à leurs narines une odeur florale et sucrée, le parfum des îles des Confins du Monde. Ils étaient à cent lieues d’imaginer découvrir un pays d’une telle splendeur abriter un remède suffisamment puissant pour éradiquer la malédiction de leur royaume. Et se rappelant ainsi l’objet de leur voyage, ils partirent en direction de la capitale pour démarrer leur quête.